Hector Obalk est critique d’art, mais ce n’est pas un critique comme les autres. Il se propose de vous faire découvrir toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures, au cours d’un spectacle essentiel.
Je connu M. Obalk grâce à l’une de ses œuvres de référence concernant Andy Warhol (Andy Warhol n’est pas un grand artiste), dans laquelle il explique pourquoi le grand Andy ne peut pas, à ses yeux, être considéré comme un grand artiste. Vous pourrez même retrouver des vidéos de lui, plus jeune, qui passe chez Ardisson pour défendre son propos. Pour résumer succinctement, il n’y pas vraiment d’intention chez Warhol et surtout, le process même de reproduction utilisé par le peintre, lui nie la possibilité d’être considéré comme un “grand” artiste.
Corrosif, ironique, piquant, sarcastique, son approche de l’art lui valut d’être blacklisté pendant très longtemps par tout une partie de l’intelligentsia parisienne. Mais comme tout passe, il est aujourd’hui en scène, à Paris, pour vous présenter toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures. Il y a différents parcours, mais je vous conseille l’approche globale. Hector n’a rien perdu de sa verve, de sa gouaille, de son humour. Il est toujours aussi piquant, ne serait-ce que par le temps qu’il consacre à l’art moderne, à peine quelques minutes, quand il passe près d’un tiers de son spectacle à analyser des peintures de la renaissance. Mais comme il le souligne: l’élève d’Yves Klein, que va-t-il faire ? d’autres monochrome ? c’est déjà pris. Heureusement que le peintre était aussi professeur de judo …
Le rythme est inégal, mais dans l’ensemble c’est un régal, avec des anecdotes savoureuses et une approche vulgarisante (sans jamais être vulgaire) qui permet au néophyte comme au spécialiste d’y trouver son compte. Hector Obalk respecte tellement la peinture qu’il l’analyse objectivement, qu’il la désacralise, en la faisant rentrer dans le champ du “normal”; expliquant par exemple avec humour que Jan van Eyck n’avait sans doute plus la patience de détailler autant les personnages dans le miroir de sa célèbre peinture Les Époux Arnolfini, ou que si un visage tout en haut d’un tableau de trois mètres est moins réussi c’est tout simplement parce que le peintre savait que personne n’allait le voir.
C’est son avis, c’est drôle, irrévérencieux, mais tellement précieux et complètement indispensable.